📝 Comment faire ton plan ?

Tu as plein d’idées, des notes dans ton carnet, peut-être même un mur de post-it façon enquête policière. C’est super… mais maintenant, il va falloir mettre de l’ordre dans tout ça pour que ton roman prenne forme. Voici comment t’y prendre.

📄 1. Faire le tri dans tes idées

À ce stade, tu as sûrement noté un tas de choses : dialogues, scènes, descriptions, rebondissements… Il est temps de tout relire et de séparer les idées fortes (les moments les plus intenses de ton histoire) de celles qui sont moins essentielles pour ce roman.

*� Exercice 1 : relis tout ce que tu as écrit et repère ce qui fait vraiment battre le cœur de ton récit. Mets de côté les idées trop éloignées du sujet. Par exemple, si tu racontes la vie d’un poisson, évite de lui coller un fantôme sur le dos (sauf si c’est une comédie absurde, bien sûr). En revanche, si tu veux lui donner un ennemi, un oiseau prédateur, ça colle beaucoup mieux.

Le tri peut être difficile, mais garde bien tes idées « hors sujet » dans un autre fichier ou carnet : elles serviront peut-être dans un prochain projet. Personnellement, je garde absolument tout et je pioche dedans quand j’ai besoin.

Une fois que tu sais quelles idées tu veux garder, classe-les par intensité. Imagine un escalier : chaque marche te rapproche du moment le plus fort de ton histoire. Le héros doit vivre des épreuves de plus en plus difficiles, et en même temps, devenir plus fort. Celui qu’il était au début ne pourrait jamais affronter la dernière épreuve… mais à force de monter les marches, il en sera capable.

*� Exercice 2 : classe tes scènes de la plus douce à la plus intense. Le sommet de cet escalier, c’est le climax : le combat final, l’arrestation du criminel, la déclaration d’amour la plus émouvante…

🗒️ 2. Construire ton plan

Une fois tes idées triées, tu peux les organiser selon un schéma narratif. Pense-le comme le squelette de ton roman.

Schéma narratif de base :

• Situation initiale (incipit)
• Élément perturbateur
• Péripéties
• Climax / Situation finale
• Dénouement

Ce qui peut t’aider à planifier

• Les codes et tropes de ton genre : chaque genre (romance, fantasy, polar…) a ses codes. Pense à ce que tes lecteurs attendent.
• Les autres romans : regarde comment tes auteurs préférés structurent leurs histoires. -Le rythme : tes « marches » n’ont pas besoin d’être toutes de la même taille. Alterne moments forts (rebondissements, tensions) et moments plus calmes (repos, introspection, relations entre personnages). C’est ce contraste qui rendra ton récit vivant.

*� Exercice 3 : dans chaque étape de ton récit (situation initiale, élément perturbateur, etc.), note les événements clés.

• Situation initiale : qui est ton héros ? Où vit-il ? Que fait-il ? Qu’a besoin de savoir le lecteur dès le départ ?
• Élément perturbateur : l’événement qui bouleverse tout (une rencontre, une révélation, un meurtre, une disparition, une catastrophe…).
• Péripéties : les scènes les plus importantes et les obstacles majeurs. Tu peux les organiser en frise chronologique ou en simple liste.
• Climax : la confrontation finale. Rythme soutenu, émotions au maximum, toutes les questions trouvent réponse. Ton héros est sur la dernière marche… et l’antagoniste essaie de le faire tomber.
• Dénouement : la conclusion. Montre le nouvel équilibre du héros, laisse une dernière impression marquante au lecteur.

📖 3. Peaufiner ton plan

Maintenant que tu as ton plan, c’est le moment de l’affiner : équilibrer les événements, dynamiser les scènes et harmoniser l’ensemble.

*� Exercice 4 : Prends un peu de recul sur ton plan et repère les incohérences possibles. Pense aussi à alterner les types de scènes et les émotions pour accrocher ton lecteur du début à la fin. Pour « contrôler » tes scènes, pose-toi ces questions :

• Est-ce que mes idées ou mes scènes servent bien l’intrigue principale, ou une intrigue secondaire liée à un personnage ou au thème de mon roman ?
• Est-ce qu’il y a une vraie progression dans l’apprentissage de mon héros ? (Ça peut être un apprentissage magique, émotionnel, ou lié à une enquête.)
• Est-ce que le milieu de mon roman ne risque pas d’être mou ? Est-ce que j’ai prévu assez de rebondissements et de péripéties ?
• À la fin, ai-je répondu à toutes les intrigues ouvertes au début, qu’elles soient principales ou secondaires ?

📰 4. Structurer tes chapitres

Tu as tes idées en ordre ? Parfait. Maintenant, il faut structurer tes chapitres. Un roman, c’est un peu comme un escalier : chaque chapitre est une marche qui te mène plus haut vers la résolution finale.

Les chapitres n’ont pas de longueur fixe : certains auteurs les font courts, d’autres longs, certains alternent. L’important, c’est de les adapter au rythme de ton roman. Chaque chapitre doit avoir un rôle précis dans l’intrigue : apporter un élément nouveau, faire avancer l’histoire, développer un personnage… Et tous doivent être reliés entre eux pour former une progression fluide.

Le chapitrage te permet aussi de répartir les moments forts tout au long du récit. Tu peux même te faire une petite fiche par chapitre : quelques lignes suffisent, mais tu peux aussi détailler en plan de scène.

Quand tu travailles un chapitre, demande-toi :

• Qui est présent ?
• Où et quand ça se passe ?
• Quelle est l’action principale ?
• Est-ce que ça développe un personnage ou les relations entre eux ? Est-ce que ça fait avancer l’histoire ?
• Quelle émotion principale domine ? Quelle ambiance ? Qu’est-ce que vont ressentir tes personnages… et surtout ton lecteur ?

📑 5. Constituer tes scènes

Si tu choisis de construire ton roman scène par scène, c’est le moment de savoir ce qui va se passer dans chacune. Dans un roman à plusieurs intrigues, tu peux alterner les scènes des différents personnages pour créer du rythme et de la frustration (positive) chez le lecteur. Par exemple : tu écris toutes les scènes du personnage X d’un bloc, puis toutes celles du personnage Y, et tu mélanges au montage. Un peu comme dans une série télé.

Une scène peut mettre en avant :

• Un personnage : son développement, ses relations, son passé.
• Un lieu : comment il est décrit, quelles sensations il provoque, ou son histoire.
• Le thème du roman : par des dialogues, des explications, ou des événements marquants.
• Une intrigue secondaire : pour enrichir le récit.

Pour bien préparer une scène, pose-toi ces questions :

• Qui ? Combien de personnages ?
• Quoi ? Que se passe-t-il ?
• Où ?
• Comment ?
• Quand ?
• Pourquoi ? Quelle utilité dans l’histoire ? Quelles émotions ?

Note tout ça dans un résumé (pas plus d’une page) ou dans un tableau. Et souviens-toi : les scènes doivent s’enchaîner naturellement. Tu peux déplacer des scènes ou jouer avec la chronologie (flashbacks, inversions, etc.) tant que ça reste cohérent.

Ton plan n’est pas figé : tu peux ajouter des étapes, des intrigues, ou même un personnage imprévu si ton histoire le réclame.

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